Les amants du presbytère, Marie-Bernadette Dupuy, Le livre de poche.

« Eh bien, si, je m’inquiète. On nous envoie dès demain un nouveau curé ; je l’ai su par le maire. Alors, écoute-moi, Mathilde : cette fois, tu t’en tiendras à l’écart ! Je t’interdis de l’approcher, de faire ta coquette devant lui. » 

« Je suis l’épouse du docteur, avoua la pénitente tout bas. Mon père, j’ai pêché par vanité ce matin encore. Je me permets de houspiller ma bonne, de lui faire des reproches injustifiés dès que je suis nerveuse. Mais ce n’est pas le plus grave ! Des pensées impures me harcèlent, dont je voudrais être délivrée. J’ai honte. Je ne sais plus que faire.

– Quelle pensées impures, madame ? interrogea le prêtre dans un murmure.

– Je rêve d’amour, mon père, du véritable amour, car, assurément, je ne suis pas assez heureuse en ménage. Et j’ai le tort d’être romantique… 

Voici le second roman que j’ai choisi de lire et de vous présenter pour vous accompagner cet été. Un livre de Marie-Bernadette Dupuy, autrice que mes parents lisent beaucoup. Pour ma part, c’est le premier. Le titre et le résumé m’ont tout de suite intriguée : un curé, jeune et séduisant, qui a priori n’a pas la vocation d’être religieux… J’ai été happée dès la première page de ce roman, que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher tant je voulais toujours connaître la suite…

Mathilde de Salignac est l’épouse de Colin de Salignac, médecin du village Saint-Germain de Montbron, près d’Angoulême. Tous deux élèvent leur fils, Jérôme. Nous sommes en 1849. Alors que le père Bissette a dû quitter ses paroissiens, faute d’être trop proche de la gent féminine, c’est Roland Charvaz, son remplaçant, qui arrive au village. Colin met Mathilde en garde. Elle ne doit pas se montrer coquette avec ce nouveau curé. Pourtant, Mathilde et Roland vont franchir l’impensable. Et si quelqu’un les avait vus ? Comment vont réagir les deux amants à la propagation d’une rumeur les concernant ?

Lorsque j’ai commencé ce roman, j’ai directement pensé à Emma de Bovary. Une femme notable triste en ménage qui recherche l’amour. L’écriture et le style ont d’ailleurs ce je ne sais quoi de flaubertien moderne. Bien-sûr, l’autrice se démarque avec des rebondissements inattendus. Une histoire d’amour passionnante et passionnée, qui va très vite se retourner contre les deux amants. Alors que Mathilde et Roland rêvent tous deux de liberté, leur histoire les prend au piège et devient un véritable carcan. Un roman qui donnera du piquant à votre été !

La Chambre des merveilles, Julien Sandrel, Calmann Lévy.

 « Mon très cher, mon précieux carnet des merveilles, je te confie la liste de toutes les expériences que j’aimerais vivre avant de mourir : mes merveilles. C’est un peu comme une liste de rêves, sauf que pas vraiment puisque je n’y ai mis que des choses qui me semblent réalisables. »

« C’était un tel message d’espoir pour moi… après chaque cauchemar se lève un jour nouveau. J’attendais l’aube depuis l’accident de Louis, mais je me rendais compte que je devais continuer à avancer dans la nuit, qu’il était toujours possible de se frayer un chemin, quelle que soit l’épaisseur de l’obscurité. »

Quelqu’un qui m’est très cher m’a parlé de cet auteur, Julien Sandrel. Alors que je rentrais sur la côte, et m’arrêtai sur une aire d’autoroute pour ma traditionnelle pause-café à mi-chemin, quelque part entre Montélimar et Nice, je trouvais dans la boutique, ce livre à la couverture colorée. Si j’ai en ma possession le dernier roman de cet auteur La vie qui m’attendait, que je n’ai pas encore lu, je découvrirai donc cet auteur avec son premier roman. Je reprenais donc ma route avec un livre de plus dans mes bagages…

Thelma est une maman qui ne vit qu’à travers son travail. Louis, son fils adolescent en classe de troisième, aimerait passer plus de temps avec elle. Un samedi, alors qu’ils arpentent tous deux les rues, Thelma a une urgence – du moins, c’est ce qu’elle croit en être une à ce moment-là – : répondre à l’appel de son supérieur. Louis, qui s’apprêtait à se confier sur ses premiers émois, monte le son de la musique dans son casque, et accélère avec sa trottinette pour se cacher à l’angle de la rue. Faire une petite frayeur à sa mère. Mais c’est trop tard : l’urgence est là. Louis s’est fait renverser et plonge dans le coma. L’équipe médicale lui laisse un délai d’un mois pour se réveiller avant d’arrêter les soins. Thelma a un électrochoc. Après avoir trouvé le Carnet des merveilles de son fils, contenant la liste de ses rêves, elle décide de les vivre à sa place et de filmer ces derniers pour lui faire écouter à l’hôpital, dans l’espoir qu’il s’accroche à la vie et qu’il se réveille.

A observer la couverture de ce roman, à aucun moment on ne peut se douter du récit qui va nous être livré. Si le début peut sembler triste, il est indéniable que ce roman, dans son ensemble, est un message d’espoir. Mais au-delà encore, il est une véritable méditation sur la vie professionnelle qui, de nos jours peut-être plus qu’à toute autre époque, a tendance à prendre le pas sur notre vie entière. Ce roman nous permet de nous recentrer. Trop souvent, on use d’un « c’est urgent, rappelle-moi vite », mais qu’est-ce qu’une urgence finalement ? Julien Sandrel, à travers ces mots, nous avertit qu’il faut prendre conscience que nous sommes vivants, avant qu’il ne soit trop tard…

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Le Pays des contes, Chris Colfer, Michel Lafon poche.

« Les contes de fées ne sont pas simplement des histoires qu’on raconte le soir avant de se coucher, continua Mme Peters. On peut trouver la solution de pratiquement tous les problèmes imaginables dans la conclusion d’un conte de fées. Ces contes de fées sont des leçons de vie déguisées, avec des personnages flamboyants et des situations improbables. »

« Il se jeta par terre pour essayer d’attraper le pied de sa sœur avant qu’elle ne disparaisse complètement, mais c’était trop tard. Alex était tombée dans le Pays des contes. »

Nous voilà au plein mois de juillet : l’été bat son plein, les cigales chantent. Et me voilà redescendue sur ma côte natale. J’ai décidé, pour ces vacances, de vous proposer un panel de lectures éclectiques. Durant ces deux mois estivaux, suivez alors mes lectures diverses et variées… Pour commencer, voici un livre jeunesse, que même adulte, vous devorerez à coups sûrs, si toutefois vous aimez les contes de fées ! Ce livre était sur mon chemin alors que je flânais dans les rayons de Cultura. Après les derniers thrillers que j’ai lus, je voulais une lecture légère. J’ouvrais alors le Pays des contes, comme on ouvre un livre chéri qui a bercé notre enfance…

Alex et Conner sont jumeaux. Leur maîtresse d’école est visiblement une passionnée des contes de fées. Entre lecture et devoirs scolaires, les deux jeunes adolescents se replongent dans les contes de leur enfance. Si Conner est un élève moyen, Alex, quant à elle, est une élève modèle. Le jour de leur anniversaire, leur grand-mère leur offre son livre de contes. Un cadeau inestimable pour les deux enfants qui ont toujours connu ce livre. Une nuit, il s’illumine… Alex cherche à en savoir plus, jusqu’à tomber dans le livre… Conner n’a alors d’autre choix que de plonger lui aussi dans ce livre magique…

Ce roman est une bulle de savon, qui nous transporte au milieu des personnages comme Cendrillon, Blanche-Neige, le Petit Chaperon Rouge, sans oublier les Méchants… Si l’histoire de chaque conte est respectée, l’auteur transforme leur suite. Vous tombez, comme les personnages, au plein milieu d’un univers que vous pensez connaître… Suspense ! Un moment de douceur, une madeleine de Proust, un livre à savourer pour faire de jolis rêves…

Sélection de l’été

🌞 Chroniques de l’été 🌞

Lectures diverses et variées pour passer l’été !Que pensez-vous de ma sélection ?

Chroniques à venir…@livredepoche @jailu_editions @editions_pocket @pocket_jeunesse @folio_livres @editionsmilady#ete #vacances #holidays #mer #detente #lecture #instabook #instalivre #influenceuse #blogueuse #blogueuselitteraire #chronique #canicule #selection

On s’est aimés comme on se quitte, Charlie Wat, Independently published.

« Il avait su que Sandrine était la femme de sa vie dès le premier regard. Une évidence. Malgré la séparation et le divorce, il n’avait jamais cessé de l’aimer. Il espérait secrètement qu’un jour, elle reviendrait à la maison, dans cet intérieur qu’il avait laissé tel qu’ils l’avaient aménagé ensemble, ce deux pièces petit, mais fonctionnel, le nid qui avait vu éclore Ludo et dans lequel l’odeur de Sandrine semblait encore flotter, comme la promesse d’un retour au bercail. »

« Tu veux que j’te dise ? C’est exactement pour cette raison qu’elle est partie, ta bonne femme ! T’as jamais su prendre le moindre risque, t’es plus ennuyeux qu’une armée de limaces. La seule chose qui t’colle au derrière, c’est ton canapé. Si la notion de risque avait un contraire, ce serait toi. »   

J’adore la chanson française et de plus, je suis une fan de Joe Dassin. Comment lire ce titre sans avoir l’air de Salut les amoureux en tête ? Je lisais alors le résumé du roman. J’ai tout de suite eu envie de le lire ! C’est la fin de l’année scolaire. Alors que mes élèves vont plancher ces deux jours sur les sujets du DNB, je commence la lecture de cette nouvelle histoire. Je remercie l’autrice, Charlie Wat, pour sa confiance, et de m’avoir permis de découvrir sa plume à travers ce dernier roman.

Denis est has been. Un peu perdu entre un travail qu’il est en train de perdre et son adolescent Ludo, à la maison, avec qui il a du mal à communiquer. L’arrivée de son père chez lui n’est qu’une goutte de plus pour ce papa lassé d’une vie éteinte. Quand son fils, Ludo, lui apprend que sa mère – l’ex femme de Denis – va se remarier, Denis prend conscience qu’il ne lui reste que très peu de temps pour la reconquérir : trois jours. De fil en aiguille, Denis, son fils, son père et une jeune adolescente rencontrée en chemin, Lola, prennent la route du sud pour aller en Corse à bord du van de Denis. De péripéties en rencontres improbables, Denis va apprendre la vérité sur son enfance, se rapprocher de son père et de son fils…

L’histoire que nous livre l’autrice est touchante. Nous connaissons tous un Denis, cet homme qui se laisse un peu aller, qui ne veut pas aller de l’avant. Pourtant, les aventures qui arrivent à notre groupe de personnages n’ont rien d’ordinaire ! Rencontre avec une poule, adoption d’un chien, amour naissant : ce roman est plein de rebondissements ! Je vous laisse tirer les conclusions qui vous seront propres… Un roman qui sent l’été. A lire au bord de l’eau, à l’ombre, pour profiter des vacances. Quant à moi, je vais me procurer les autres romans de cette autrice pour me rendre au bord de la mer !

Les corps cachés (série YOU), Caroline Kepnes, Calmann Lévy.

 » C’est un artiste ! Nous, on est bizarres ! Professeur, il faut que tu exprimes le bizarre en toi. Arrête la prudence. Tu réfléchis, tu te donnes à fond, mais est-ce que tu te laisses aller, des fois ? Franchement, t’es un auteur génial. Mais je crois que tu ferais un carton si tu avais le cran d’entrer dedans. »

 » Je lui ai tout raconté, mais c’est comme un livre comparé à un film : le livre vous laisse décider la quantité de sang que vous voulez voir. Le livre vous permet de vous représenter l’histoire comme vous le souhaitez, comme votre esprit vous l’indique. Vous interprétez. Votre Alexander Portnoy ne ressemble pas au mien parce que nous avons chacun notre regard. A la fin d’un film, on quitte le cinéma avec son ami et on discute du film tout de suite. Quand on finit un livre, on réfléchit. Je lui laisse le temps d’être digéré. » 

Aujourd’hui, c’est une chronique particulière que je vous propose. En effet, ce n’est pas un roman français que j’ai choisi, pas le tome 1 d’une aventure, mais bien la suite d’un premier volet que je n’ai pas lu mais suivi sur Netflix. J’adore les séries. J’ai suivi, entre autres, les aventures de Dan Humphrey dans Gossip Girl. Un personnage attachant, énigmatique, qui se révèle plus vicieux que ce qu’on imagine… Quand j’ai eu connaissance de cette nouvelle série, You, avec en acteur principal Penn Badgleyn – celui qui incarnait le fameux Dan – j’ai regardé, par curiosité. Très vite, les épisodes se sont enchaînés. J’ai adoré la série ! Quand j’ai vu que la suite sortait en livre, je n’ai pas hésité… Je ne veux ni gâcher la surprise à ceux qui n’auraient pas regardé (ou lu) la saison 1, ni donner de clés à ceux qui attendent (comme moi !) la sortie de la saison 2 sur Netflix. Mon résumé sera donc très large… Même si vous vous doutez bien qu’avec un tel titre – Les corps cachés – il y aura des meurtres…

Dans la saison 1, nous avons découvert Joe Goldberg, un libraire un peu spécial, au passé des plus inquiétants… Il avait fait la rencontre de Beck, Peach et nous avions appris sa sombre histoire avec Candace… Au début de ce second volet, Joe est en compagnie d’une certaine Amy. Alors qu’ils semblent filer le parfait amour, Amy va voler des livres précieux à Joe – placés dans cette tristement célèbre cage au sous-sol de la libraire – avant de disparaitre. Joe, ce personnage si spécial, se lance à sa recherche, prêt à tout pour la tuer, elle qui a fait la grave erreur de ne pas l’aimer. Dans cette aventure, il fait la connaissance de Love, une femme plus âgée qui, avec un prénom pareil, est une véritable représentation de l’amour. Joe peut-il changer sans que son passé ne le rattrape ?

On retrouve dans ce second tome, le ton donné à la série. Si Joe est plus machiavélique que jamais, il apparaît plus humain dans la seconde partie du livre. Lui, le libraire indépendant, se retrouve dans la haute société, entouré de luxe. Le tout est soutenu par une histoire actuelle : comment percer dans le milieu du cinéma ? Corruption ou non ? Ce roman, bien plus qu’un roman noir à suspense, promet d’ores et déjà une suite… En attendant, vous avez jusqu’à la sortie de la saison 2 sur Netflix pour lire, et/ou regarder la saison 1…