« Tout écrivain a d’abord été un lecteur, et est un lecteur ». Pierre Assouline
Je profite du changement de plateau pour quitter mon L pour un T et gagner quelques rangs. Si j’avais déjà lu Pierre Assouline, dévoré tous les romans de Jean-Philippe Blondel, je ne connaissais pas (encore) Sarah Chiche. La rencontre,autour du thème de l’écriture de l’intime dans l’ombre des autres, est animée par Sarah Polacci (France Bleu).
Une présentation rapide est tout d’abord faite de ces trois romans. Je vous laisse (re)lire la chronique que j’ai publié il y a peu sur la Grande escapade de Jean-Philippe Blondel aux éditions Buchet Chastel, que vous trouvez ici https://hipelos.home.blog/2019/09/11/la-grande-escapade-jean-philippe-blondel-editions-buchet-chastel/. Les Enténébrés, publié chez Seuil, le roman de Sarah Chiche, interroge les fantômes avec lesquels nous vivons, le poids des absences, des blancs qu’elles laissent en nous. « J’écris à partir de ce blanc imaginaire ».
Pierre Assouline a choisi Proust « parce que c’est le plus grand », et en a établi un portrait par fragments, dans son dernier ouvrage Proust par lui-même aux éditions Tallandier.
Sarah Chiche souligne l’attaque commune – ce que Pierre Assouline préfère nommer l’incipit – des romans des deux autres invités. Effectivement, dans ces deux premières phrases, les auteurs allient la vie à la mort. Pour Sarah Chiche, c’est « la mort initiale, la mort symbolique qui fait qu’on entre en littérature ». Jean-Philippe Blondel rebondit en disant que son incipit est lui-même lié au roman de Sarah Chiche, qu’il a cherché à « replonger dans un moment où [il] avait moins d’anxiété, et que le futur était moins pénible à envisager ». Pierre Assouline, à cette évocation d’une certaine nostalgie pense qu’il est très dangereux d’être en prise avec l’actualité, car cela se « périme très vite ».
A la question comment faire mieux ou au moins tout aussi bien que Proust?, Pierre Assouline répond que le rival de l’écrivain n’est autre que Dieu, puisque, comme lui, il crée des personnages et les tue. Pour Sarah Chiche, l’écriture « c’est une histoire de réaménagement » alors que pour Jean-Philippe Blondel, « c’est une façon de marcher ».
J’ai tout de suite envie eu de lire les Enténébrés. Aussi, vous retrouverez très vite la chronique de ce roman qui promet un moment fort de lecture !
