Laure Manel, Histoire d’@, le livre de poche.

« Ça confirme qu’entre toi et moi, il y a quelque chose de fort, qui nous dépasse. Quoi qu’on veuille, quoi qu’on en dise… quoi qu’on en fasse… »

« Je voudrais que tu aies tort. Pour ne pas avoir à remettre en question mes choix. En même temps, je ne peux pas regretter que tu sois revenu dans ma vie, que tu sois venu samedi… que tu sois Toi. Que tu sois là. Que tu existes. »

Je suis une fidèle lectrice de Laure Manel. Je vous avais parlé il y a quelques temps de l’ivresse des libellules. J’aime sa plume délicate pour parler du quotidien avec poésie. Lorsque j’ai su que ce livre, auto-édité en 2015, sortait en poche, je me rendais à la librairie…

Mathilde est heureuse. Elle vit avec son mari, sur une île non loin de la Bretagne. Alors que le couple se projette dans des projets d’avenir, Mathilde reçoit, le dernier jour de l’année calendaire, un mail d’un mystérieux inconnu. Titillée par sa curiosité, elle lui répond et mène l’enquête… Il n’y en a qu’un qui peut aimer les rillettes au nutella… Cyril, son meilleur ami depuis son enfance. Pourtant, suite à un dérapage entre amour et amitié, Cyril part, laissant Mathilde seule, pour réapparaître de nombreuses années plus tard… Une correspondance épimailaire s’établit… Où va t-elle les mener ?

Un roman épistolaire moderne, un échange de mails. Qui n’a jamais repris contact avec quelqu’un grâce au mail, ou aux applications de discussions instantanées ? On retrouve la délicatesse – non pas du Homard – mais de la redécouverte de l’Autre, les questionnements qu’elle entraîne, l’ébranlement des convictions pourtant assises depuis longtemps… Mais rien ni personne, même pas Mathilde, ne peut lutter contre le destin… Ce livre est un regard extérieur, sans voyeurisme aucun, sur une conversation intime, une rencontre amoureuse. Une histoire d’@ qui ne finit pas mal !

Céline Miannay, Tous les bonheurs du monde, City éditions.

« Il y a une place pour chaque chose. Chez moi, c’est plutôt le contraire. Chaque chose doit essayer de trouver une place. C’est probablement la raison pour laquelle ma vie est un chaos. C’est comme si je vivais dans un sac à main. »

« Aujourd’hui je ne veux plus faire ce que les hommes attendent de moi, je veux décider. Pour la première fois, je préfère être seule plutôt qu’avec un homme que je n’ai pas choisi. C’est fou, j’ai toujours eu horreur d’être seule. Je ne veux plus laisser mon bonheur dans les mains d’un autre, attendre, espérer, être déçue. »

Quelle douce surprise lorsque l’on ouvre sa boîte aux lettres, et qu’on y trouve un livre ! Je remercie d’ores et déjà City éditions pour cet envoi, ainsi que l’autrice ! Je découvre donc un roman et une autrice. J’adore ouvrir un roman dont je ne sais pas à quoi m’attendre, et découvrir un nouveau style d’écriture… En tous cas, le titre et la couverture m’invitaient à l’ouvrir sur le champs…

Juliette est une trentenaire qui vit sa vie sans grande conviction. Une énième rupture amoureuse et la possibilité de changer d’air l’emmènent à quelques centaines de kilomètres de la France. En route pour le Québec ! Ce n’est pas une nouvelle page de sa vie qu’elle doit écrire, mais un nouveau volume. Juliette repart de zéro. Nouveaux collègues, nouveau travail. En même temps qu’elle découvre cet environnement, elle se découvre elle. Un élan qui la mènera au(x) bonheur(s).

Un roman feel good comme on les aime ! Un personnage qui se construit au fil des pages, dans les joies comme dans les peines. Le lecteur accompagne Juliette au Québec, et si vous ne connaissez pas les expressions – aussi drôles qu’originales – typiques de là-bas, pas de panique, Céline Miannay vous propose un dictionnaire à la fin ! Une histoire de vie écrite avec une jolie douceur, pour vous souhaiter tous les bonheurs du monde

Maxence Fermine, La petite marchande de rêves, Michel Lafon poche.

« Depuis quand les arbres parlent-ils ? – Depuis toujours. Hélas ! les hommes ne prennent guère le temps de les écouter. C’est normal, avec leurs jambes, ils sont toujours pressés d’aller ailleurs. Et le pire, c’est que, lorsqu’ils y sont, ils ne s’y plaisent guère et partent encore ailleurs. Les hommes manquent de sagesse. »

« Peu importe le temps. Ce qui compte, c’est ce que tu vas y apprendre et que tu pourras utiliser plus tard dans la vraie vie. Disparaître peut parfois s’avérer bénéfique. Cela remet les choses en place, un peu comme lorsqu’on démonte puis remonte les engrenages d’une pendule pour la réparer. Tu verras, lorsque tu retourneras chez toi, tu auras appris beaucoup de choses. »

Comme je l’avais annoncé précédemment, voici le livre jeunesse que j’ai choisi de vous présenter en ce mois de janvier. Si certains refusent catégoriquement de lire des romans jeunesse, en ce qui me concerne, je prends toujours beaucoup de plaisir à me plonger dedans. Je me perds d’ailleurs souvent dans les rayons jeunesse des librairies ! Aussi, celui que je vous présente est un roman qui m’avait tapé dans l’oeil…

Malo est un petit garçon qui s’apprête à fêter ses onze ans. Ses parents, pris par le rythme effréné de leur vie d’adulte, lui ont organisé une petite fête avec ses amis, où tout est compris: un soulagement pour la maman qui peut donc vaquer à ses occupations en se donnant bonne conscience ! Le taxi qui mène le jeune garçon à sa fête d’anniversaire, rue de l’arbre sec, entre en collision avec un autobus. Malo, projeté dans la Seine, se voit entouré d’une bulle et se retrouve face à un hublot au fond du fleuve. Il l’ouvre et entre dans un autre monde… Alors que Malo a disparu du monde réel, où est-il ? Pourra t-il revenir dans notre monde ?

Un roman qui se lit (trop) vite. Des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Si en tant qu’enfant, ce roman rappelle les grandes règles de la vie, projette le bien et le mal ainsi que leurs conséquences, en tant qu’adulte, c’est un petit précis poétique pour nous rappeler que nous sommes toujours ces adolescents qui découvrent le monde, et qu’il ne faut pas perdre notre âme d’enfant…

Henri Brunel, Contes Zen, Calmann-Lévy.

« Quelle est la Voie? demande le disciple. – La perception aiguë de l’évidence des choses », dit le maître zen. »

« Les héros, par excellence, symbolisent le courage. Mais les criminels en ont parfois. Étrange vertu, qui s’allie au mal comme au bien, et sans qui pourtant les plus belles vertus ne sont que coquecigrues…les autres vertus ne sont rien. »

Nous sommes le 25 janvier, c’est le Nouvel An chinois ! J’ai donc choisi de vous présenter les Contes zen, de Henri Brunel. Je n’ai pas choisi ce livre, il m’a été prêté par un être cher – oui, ce même être cher qui m’avait conseillé la chambre des merveilles de Julien Sandrel. C’est toujours étonnant de se rendre compte que l’autre vous connaît si bien qu’il peut choisir des livres à votre place, et, qu’à coup sûr, vous les aimerez. L’échange de livres devient alors une jolie preuve d’amour. Je le lisais comme un livre de chevet, découvrant un conte différent chaque soir, une belle façon de finir un Perfect day

Ce livre n’est pas un roman, mais un recueil de contes aux morales plus philosophiques les unes que les autres. Par des petites histoires imagées, inscrites dans une possibilité du réel, ou dans une fiction enfantine, vous réfléchissez progressivement avec l’auteur sur la vie et sur votre appréhension de cette dernière. Pour quelle(s) raison(s) agissons-nous comme nous le faisons ? Sommes-nous sages ? Quelle est notre place dans ce monde ? Sommes-nous assez humbles ? Tant de questions soulevées par ces moments de réflexion.

Que vous soyez zen ou stressé, ce petit recueil vous apportera matière à réflexion. Une jolie façon de prendre du recul sur soi et sur le monde qui nous entoure. A moins que ce ne soit nous qui entourions le monde ?

Boris Vian, L’Ecume des jours, Le livre de poche.

« Colin pressa des boutons verts, bleus, jaunes, rouges, et les glaces correspondantes remplacèrent celles de la voiture. On se serait cru dans un arc-en-ciel, et sur la fourrure blanche, des ombres bariolées dansaient au passage de chaque poteau télégraphique. Chloé se sentit mieux. »

« Prends-moi dans tes bras, j’ai froid, c’est cette neige. » Le soleil entrait en vagues dorées dans la pièce. « Il ne fait pas froid, ici, dit Colin.- Non, dit Chloé en se serrant contre lui; mais j’ai froid. Après j’écrirai à Alise. »

Cette année, nous célébrons le centenaire de la naissance de Boris Vian, écrivain, penseur, musicien, poète… A cette occasion, le livre de poche a sorti un coffret réunissant L’écume des jours, En avant la zizique et Cantilènes en gelée, le tout présenté par Mathias Malzieu. Le Père Noël – ou plutôt ma Maman – a déposé ce coffret sous le sapin. J’ai hésité entre les trois titres, tant j’étais impatiente de (re)découvrir Boris Vian ! Mon choix s’est finalement arrêté sur L’écume des jours, ce roman à la fois sombre et coloré…

Colin voit son ami Chick tomber amoureux d’Alise. Cette dernière est de la même famille que le cuisiner farfelu, Nicolas, de Colin. A son tour, il veut ressentir ce sentiment. Etre amoureux. Il rencontre Chloé, tombe amoureux d’elle. Ils s’aiment d’un amour, vrai, pur, simple. S’ils se marient, le roman prend un tout autre air que celui des contes de fées…

L’écume des jours est un véritable livre d’amour. Boris Vian, avec ses métaphores et son style bien à lui, s’inscrit dans plusieurs genres à la fois: essai philosophique, théâtre de l’absurde, poésie… On s’attache à l’histoire de Colin et de Chloé, ces deux amoureux fous l’un de l’autre.

Philippe Geluck, La rumba du chat, Casterman.

J’ai découvert le Chat alors que j’étais en stage en entreprise en 3ème. J’avais effectué ce dernier dans une librairie, et pendant nos moments de pause, j’arpentais les différents rayons. J’ai commencé à lire le Chat, tome 1, et ne pouvant m’arrêter, je l’ai fini. Depuis, je suis toujours aussi fan de ce drôle de chat (ou de ce chat drôle!). Mon papa m’a offert à Noël, ce dernier volume.

Inutile de préciser que j’ai adoré ce tome… Pas plus, pas moins que les autres. Le Chat reste égal à lui-même, alternant les sujets de ses plaisanteries: vie quotidienne, folie(s) de l’être humain, politique, religion… Une variété de gags simples, et de gags osés (pour ne pas dire très osés…). C’est cette diversité qu’on aime chez le Chat, cet animal qui dit avoir plusieurs points communs avec Dieu « ni lui ni moi n’existons vraiment, quelqu’un nous fait parler, et nous avons chacun nos adorateurs ».

Le Chat continue de nous faire rire, de nous faire réfléchir. Et, c’est à chaque fois le même constat: l’album est définitivement trop court !

BONNE ANNÉE 2020

Mélangez dans le grand verre de l’année, la santé et le bonheur en proportion égale. Ajoutez-y une jolie dose d’amour. Saupoudrez le tout de quelques pincées d’humour, et surtout, n’oubliez pas de profiter de ce délicieux cocktail ! Belle année 2020 !

Pour cette nouvelle année, toujours un accompagnement dans vos choix de lecture, des retours sur les livres que je lis au fil des jours, et des nouveautés.

Des livres variés, des nouvelles sorties, des éditions poche et, une fois par mois, un roman de la littérature classique, une bande dessinée et un jeunesse seront mis à l’honneur !

À vous tous, je vous souhaite une année riche en lectures !