Liz Braswell, Profondeurs de l’océan, Hachette Livre.

« Il rêvait qu’il n’était pas le prince Eric, l’époux de la belle Vanessa. Qu’il y avait eu une terrible erreur. Qu’il y avait eu une autre fille, une fille éblouissante et muette, qui chantait. Non. Il y avait une fille éblouissante qui chantait, mais qui avait perdu sa voix en ce jour terrible où Eric s’était endormi. Tout ce qu’il avait vécu depuis n’était qu’un rêve. Dans cet autre monde, il y avait des sirènes. »

« En parlant de cachette, elle devait trouver une solution pour ce bon vieux Triton. Elle ne pouvait plus le garder là, désormais… … et peut-être que l’heure était venue pour enfin passer à l’acte. Pour accomplir ce pour quoi elle l’avait gardé pendant tant d’années. Il était peut-être temps de mettre ses autres plans en branle. Etre une princesse était amusant, mais il y avait des enjeux bien plus importants… »

Cet été est un été placé sous le signe de la lecture ! Si j’intercale ma PAL de polar pour le Prix du Bureau des lecteurs, avec une autre dont je ne peux rien vous dire plus l’instant (promis, très vite, vous saurez tout, et je peux simplement vous dire que c’est en lien avec la rentrée littéraire…), je finis ma dixième lecture de ce mois de juillet (on voit que c’est les vacances), par un livre qui m’a été offert par le meilleur interprète des chansons Disney – et particulièrement celles de La Petite Sirène… On connaît tous la célèbre histoire. Dans ce livre, Ariel n’a pas vaincu Ursula…

Ursula est Princesse Vanessa, épouse du Prince Eric, sur terre. Ariel, la petite sirène, est devenue Reine des Mers, après qu’Ursula ait capturé son père. Elle règne en signant : elle ne peut plus parler puisque Ursula lui a volé sa voix. Alors que le sortilège d’Ursula rend aveugle la communauté de la Tirulie, Eureka apprend à Ariel que son père n’est pas mort… Avec ses amis Polochon et Sébastien, Ariel va retrouver le monde à la surface pour tenter de réparer ses erreurs de jeunesse…

Quelques quatre cents pages qui se lisent vite. On suit les aventures de cette sirène définitivement pas comme les autres. On s’attache autant aux personnages du monde terrestre que ceux de l’Atlantica. Le lecteur recherche la victoire du bien sur le mal. Une variante à l’histoire initiée par Andersen, où le mal est grand vainqueur au début du livre… Mais comme on dit, bien mal acquis ne profite jamais

Pour aller plus loin : on replonge en enfance à la lecture de ce livre, aux côtés des personnages que l’on ne connaît que trop bien: Ariel évidemment, Polochon, Sébastien, Eric, Max et tous les autres, sans oublier Ursula qui a pris l’apparence d’une jeune princesse. L’axe du bien contre le mal est développé, fidèle aux Disney chers à notre cœur, mais la morale est bien plus vaste. Deux mondes, deux personnages principaux qui apprennent à faire passer leurs intérêts personnels après le bien-être de tout un peuple. Une expérience de pensée à mener en parallèle, qui trouve tout son écho dans notre coquillage-monde aujourd’hui…

William Leymergie, Mirebalais ou l’Amour interdit, Albin Michel.

 » – Tu vas être leur mirebalais, confie l’abbé. – Leur quoi ? – Leur mirebalais. Laisse-moi t’en dire deux mots… Dans le Poitou, à Mirebeau, il y a une race d’ânes qui a pris le nom du village. On les appelle des mirebalais. Ce sont des ânes particulièrement robustes… valeureux… et qui peuvent saillir au quart de tour nuit et jour et pendant plusieurs heures, vois-tu ? Il existe des hommes qui ont ces mêmes capacités. Et tu sembles être comme cela ! « 

« J’ai besoin de vous. Souvenez-vous, je vous avais dit, avant votre séjour en Dordogne, que la marquise de Pompadour avait acquis le droit, en tant qu’ancienne favorite, de choisir les jeunes filles qui assureraient les délices charnels de Sa Majesté. Je souhaite vous confier cette mission, Mauro. »

Vous connaissez tous, au moins de nom, la célèbre émission Télé-Matin. Je ne vais pas prendre ce chemin pour vous présenter ce livre, mais si vous n’avez pas fait le lien, l’auteur, Willam Leymergie, en est l’ancien présentateur. J’ai offert ce livre à ma Maman, qui m’avait fait part de sa sortie. Aussi, comme vous le savez, les livres, dans la famille, sont lus – et relus. Au plein milieu de ma PAL de polar dans le cadre du Prix Bureau des Lecteurs Folio RTL, j’ai intercalé cette lecture, fraîche, estivale… Une curiosité dont il fallait que je vous parle !

Nous sommes au XVIII siècle. Mauro est un paysan, issu d’une famille de paysans. Alors qu’il pense son destin scellé, l’abbé Noyès lui fait une proposition des plus singulières : devenir Mirebalais. Une « profession » que l’on ignore qui a toute son importance auprès des dames de la cours. Derrière cette ascension, des enjeux sont révélés, des jalousies prennent part à la fête, et des pièges sont tendus… Comment Mauro va-t-il évoluer dans ce monde qui n’est, originellement, pas le sien ?

Ce livre est une curiosité. Le sujet – incroyable mais pourtant bien historique – nous entraîne dans les salons coquins du XVIII siècle. Si cette toile de fond est tendue (!), l’histoire est davantage construite autour de la justice. Mauro, tout en apprenant vivre dans un nouveau monde, loin de ses terres, sait rester lui-même. Au-delà d’un physique inébranlable (!), Mauro se découvre une âme de justicier, en compagnie de son comparse l’abbé Noyès. Un roman estival, à mettre dans tous les paniers de plage !

Pour aller plus loin : un roman d’un autre temps, écrit d’une plume légère, entre le romanesque et l’historique. Des personnages avec un caractère bien distinct. Des descriptions complètes, qui permettent au lecteur d’identifier très clairement le caractère singulier de chaque individu qui prend part à cette délicieuse aventure.

David Allouche, Parler à ma mère, Balland.

«  »Pourquoi vous vous effondrez ? Me dit-il. – Sans elle, je suis perdu. – On ne dirait pas, vous avez un corps d’athlète, vous vous occupez bien de votre fils. – Je l’ai tuée, je vous dis. – Et ? Répond-il impavide. – Ma mère aussi je l’ai tuée. – Vous avez l’habitude de tuer tout le monde, vous ? – Non, ma mère, je ne l’ai pas tuée, je l’ai désespérée. – Désespérée ? – Oui, quand je lui ai dit que j’avais tué ma femme. – Vous avez dit à votre mère que vous avez tué votre femme ? – Oui ! Je dis tout à maman. – On arrête là Itsak. – Mais je ne vous ai pas dit pourquoi je l’ai tuée ! » Lucien fait silence, se lève et réplique: – Vous me le direz la prochaine fois. Vous me devez cent euros. – Vous êtes plus cher que Julia, ma prof de tennis. – Oui ! Et je n’apporte pas les balles. »

« Ne devenez écrivain que si vous n’avez pas le choix. Ouvrez vos possibilités, regardez les gens heureux autour de vous. Discutez de leur métier, envisagez-le même. Formez-vous. Et allez travailler. Ecrivain n’est pas un métier. Juste une activité où il n’y a pas de recette. »

Il y a des livres dont on attend la sortie. C’est le cas de celui-ci. Quelle joie d’avoir reçu ce nouveau roman ! Je remercie l’auteur ainsi que la maison d’édition pour cet envoi. J’avais adoré La Kippa bleue (c’est ici, rappelez-vous!). J’ai fini ce livre à la fin de l’année scolaire, en salle des professeurs, où cela sentait déjà les vacances. Quelques élèves semblaient s’être perdus, d’autres, punis, ont du venir encore arpenter les couloirs de l’établissement. En tout état de cause, nous, les profs, n’avons pas trouvé de candidat pour d’éventuelles heures de soutien… Pour tout vous dire, si je n’ai pas publié ma chronique avant, c’est parce que je tenais à ce qu’une balle de tennis figure sur ma photo indices, et que, visiblement, le tennis, c’est has been… Mon objet enfin trouvé, voici donc ma chronique, et sa photo – avec des indices, comme d’habitude…

Itsak a rendez-vous chez le psychiatre. Alors qu’il tente de lui dire qu’il a tué sa femme, le discours s’oriente peu à peu vers le souvenir de sa mère. Itsak est le père de Gabriel, avec lequel il semble avoir une relation fusionnelle. Comment ce père hors-du-commun va-t-il passer cette épreuve de la disparition de sa femme ?

Un roman à la première personne, qui permet au lecteur une omniscience des plus succulentes. Un suspense sur ce pseudo-meurtrier au grand cœur avec son fils. David Allouche réussit à aborder avec un humour certain, et une tendresse particulière, des thèmes aussi lourds que celui de la religion ou du divorce.

Pour aller plus loin : la balle de tennis est le fil conducteur des échanges entre le psychiatre et notre personnage principal, qui rappellent une certaine Fin de partie de Samuel Beckett… Si ici, c’est la fin de partie de tennis – une adaptation théâtrale de ce roman serait une franche réussite !

Emily Koch, Il était une fois mon meurtre, Folio policier (Prix du Bureau des lecteurs Folio RTL)

« Mais au bout de un an environ quand j’ai entendu les infirmières discuter de leurs projets du Nouvel An pour la seconde fois depuis mon arrivée à l’hôpital -, j’ai compris. L’état d’esprit de mes proches changeait. Lorsqu’ils me rendaient visite, je le décelais à leur voix. L’espoir et la détermination cédaient la place à la lassitude et au doute. »

« Quand j’allais grimper, j’aurais dû laisser mon ego au vestiaire et porter un casque. Quel con, mais quel con ! Trop insouciant. Trop casse-cou. Tout le monde a des regrets. Je ne peux pas m’exprimer pour les autres. Tout ce que je sais, c’est que c’était un coup du sort. Et que je dois payer mes fautes. »

C’est l’heure de refermer le dossier du second suspect, Il était une fois mon meurtre, de l’autrice Emily Koch. Dans un souci d’extrême objectivité, voici les éléments clés de ce nouveau dossier.

Le suspect étudié évolue dans un hôpital. Enfin, il n’a pas toujours été dans ce milieu aseptisé… Il aimait l’escalade. Et puis, sa vie a basculé… Son corps ne réagit plus, mais lui entend, comprend… Et réussit à recréer le puzzle de ce soi-disant accident… Un suspect original, vraiment pas comme les autres, mais qu’on retient…

Mademoiselle Roxane continue l’enquête en ouvrant dès maintenant le dossier n°3…

PS: une citation bonus, qui a parlé à votre enquêtrice, elle-même saxophoniste, et qui a connu des élèves qui procédaient de la sorte… « Je me suis revu petit garçon en train de faire voler un cerf-volant bon marché avec papa, j’ai repensé aux matchs de foot du samedi après-midi, au courageux saxophoniste qui venait s’isoler dans une clairière pour répéter ses plans de blues. »

Alice Quinn, Le parfum de la tendresse, Alliages édition.

« Son regard s’attarde sur son fils accroupi au sol devant le chien, absorbé par les échanges de caresses. Le son du rire communicatif de l’enfant la comble. Rebecca achève sa plaidoirie par cette phrase : – Il vous rendra votre amour au centuple ! »

« Joseph Conté oscille à présent entre des sentiments mouvants. Parfois, son humeur plonge au fond d’un puits de chagrin inconsolé, un abime de tristesse. C’est l’arbitraire du destin qui le ronge. Comment un jeune couple peut-il se voir fauché ainsi au tout début d’une vie à construire, alors que leur bébé a tant besoin de lui ? Catherine aussi plane sur ces états d’âme troublés. Comment une mère de famille peut-elle être privée de la joie de voir avancer sa fille ? Il se dit parfois qu’au moins, étant partie la première, Catherine n’aura pas souffert de la mort d’Aurélie. »

J’ai découvert Alice Quinn sur les réseaux sociaux alors que j’ouvrais mon blog. Si j’ai pu lire plusieurs de ses romans, il est incontestable que j’adore sa plume, et que je suis toujours aussi captivée par les histoires qu’elle écrit. J’ai été ravie de faire partie de cette expérience de lecture commune, en avant-première, auprès des autres blogueuses, que je salue au passage (@thelovelyteacher, @livre_et_livresque, @juju_et_ses_livres, @les.livres.de.laube, @lecturedemarie, @cora_lit_78, @Les_soeurs_addicts_aux_livres, @Tapagelecture, @florence.clerfeuille)

La lecture de ce nouveau roman m’a accompagnée en cette fin d’année scolaire. Quel autre lieu qu’un collège pour lire l’histoire d’un prof ? Parce que, oui, un prof – quelle que soit la discipline qu’il enseigne, a une vie en dehors des cours. Clin d’oeil à mes élèves de quatrième que j’ai pu avoir en cette fin d’année scolaire ; )

Le mercredi 30 juin, nous avons pu échanger en direct, et en visio, avec Alice Quinn. A la question « quel mot pour caractériser ce livre? », j’ai répondu « Papillon ». En effet, on assiste à l’épanouissement du personnage principal, qui prend véritablement son envol à la fin du livre. Plus que ça, et comme l’a souligné ensuite Alice Quinn, c’est un « bouquet de papillons » qui se tient devant nous à la fin ! Un moment de partage autour de ce livre qui n’est pas encore sorti. Mais ne vous inquiétez pas : il arrive ! Vous pouvez déjà le précommander, ou le retrouver dès le 7 juillet, au format e-book sur Amazon puisqu’il participe au Concours des plumes francophones, au prix de 0,99 euros,. Si vous êtes un lecteur papier, il est déjà disponible sur Amazon sinon il vous faudra patienter quelques semaines avant de le retrouver chez votre libraire préféré ! Mais je ne manquerai pas de vous avertir de sa parution !

Nous avons eu l’honneur de choisir la couverture définitive du roman : c’est celle que vous voyez sur la photo. Personnellement, je n’ai pas voté pour celle-ci… Je remercie @alice.quinn.romans ainsi que @palabrasocialmedia pour cette superbe aventure !

Joseph est gentil. Peut-être trop. On peut même dire que sa gentillesse le perd parfois. Alors qu’il ne se remet pas de la mort de sa femme Catherine, un félin domestique fait son apparition: Sissi. L’animal adopte l’être humain. La fille de Joseph, avec laquelle il n’arrive plus à échanger, trouve la mort dans un accident de la route, avec son mari. Joseph, en plus du chagrin, doit prendre sous son aile Rohan, son petit fils devenu orphelin, et inconsolable depuis que son chien, Pouf, demeure introuvable… Comment Joseph va-t-il trouver le courage d’affronter tous ces évènements qui le sortent de sa routine ?

Un roman que j’ai lu avec des images bien précises en tête. Pour cause, j’ai fait mes études à Aix-en-Provence, et découvert tous les matins à mon réveil, la grande dame qui veille sur la ville: la Sainte Victoire. J’ai arpenté de nombreuses fois les rues de la vieille ville. On s’attache à Joseph, ce prof complétement (é)perdu, mais Pouf, le petit chien aux airs de Snoopy attire toute notre attention. Une histoire chargée d’émotions, qui prend une autre dimension ; une prise de conscience, et un changement de posture font de ce roman conduit habilement par Alice Quinn, un véritable prisme.

Pour aller plus loin : une construction en arche, où les caractères des uns font écho à ceux des autres. Un rapport dialectique où chacun trouve sa tempérance dans la synthèse de ce rapport. Un duo humain qui trouve son reflet poétique dans le duo composé par Sissi et par Pouf.