Nouvelle rubrique !

Bonjour à tous, en cette veille du premier dimanche de l’Avent, je vous annonce que je crée une nouvelle rubrique sur mon blog : le spectacle vivant.

Depuis l’obtention de ma certification théâtre, j’ai le plaisir d’enseigner le théâtre au lycée ! Si j’allais déjà beaucoup au théâtre voir des pièces classiques, contemporaines, du théâtre de l’absurde, des créations, du théâtre de boulevard… Je vais aussi voir des concerts, ou des spectacles de danse. Et, cette année, je vais en voir encore plus ! Ceci explique aussi mon temps de lecture, qui, vous l’avez constaté, s’est réduit comme peau de chagrin… Si quelqu’un d’entre vous a trouvé la solution pour allonger les journées, je suis preneuse !

Plaisanterie mise à part, retrouver le chemin des spectacles en tous genres est une vraie joie ! Et pouvoir partager quelques uns de ces moments avec mon super groupe d’élèves – que je salue au passage – est merveilleux. Cela me rappelle mes jeunes années (!), quand nous étions en option lourde théâtre au lycée, et que chaque vendredi soir nous retrouvions nos professeurs au théâtre…

Depuis mon entrée en 2nde option théâtre, j’ai vu près de 200 spectacles, sans parler des concerts. Sur la photo, quelques billets, flyers, gardés précieusement, depuis 2009. Spectacles vus à #Anthea (mon théâtre de coeur), #TNN (mon premier théâtre), #GTP (mes années FAC), #theatredelalphabet (souvenir mémorable d’une séance unique du Misanthrope avec Maman) et bien-sûr, celui qui est devenu mon théâtre attitré, qui m’accueille toutes les semaines et avec lequel j’ai un rapport privilégié, #lenouveaurelax. Les billets et les flyers vus durant les trois années de mon option lourde sont dans mes Cahiers Journaux de théâtre – gardés eux aussi comme un trésor.

Je vous retrouve donc très vite pour vous parler des spectacles que je vais voir, ou des spectacles qui m’ont particulièrement marquée… A très vite !

Salomé Kiner, Grande couronne, Christian Bourgeois.

« J’admirais Amanda parce qu’elle avait des vêtements de marque, des produits de beauté de marque et des goûters de marque »

« Maupassant était venu sur terre pour me mettre un coup de pression. Il avait écrit la parure pour me dire que j’avais eu tort de me lancer dans la protistution dans le seul but de l’acheter dès baskets, du maquillage et des CD. »

J’ai chroniqué ce roman qui vient d’obtenir le prix Zadig, il y a quelques temps sur Lecteurs.com puisque j’ai eu le plaisir de le découvrir dans le cadre des Explorateurs…

Salomé Kiner, journaliste, scandalise avec ce premier roman. Elle ancre son roman dans les années 1990. A travers les yeux d’une adolescente anonyme, elle y dépeint une société de surconsommation et décrie ses ravages sur les comportements humains.

Grande couronne raconte l’histoire d’une élève de collège mise à l’écart. Les vêtements sans marque, de seconde main, achetés par sa mère et les goûters premiers prix lui font honte. Les autres de sa classe ont des logos bien connus sur leurs tenues. Le besoin viscéral d’appartenir à ce groupe la pousse à entrer dans un réseau de prostitution. Le mercredi, elle attend ses clients, s’exécute, avant de trouver son salaire au collège, au fond d’un paquet de BN. Sa mère, trop obsédée par son propre divorce, ne remarque pas le changement de sa fille.

L’héroïne, sans nom, apprend à se servir de l’anatomie masculine avant même de la découvrir. Un vocabulaire cru décrit des situations vulgaires. Elles n’ont pas leur place dans la vie d’une adolescente. Les codes de l’enfance sont détournés : les sucettes Chupa Chups deviennent des accessoires pour s’entraîner aux requêtes des clients du mercredi.

Ce roman repose sur une trivialité obscène qui flirte avec une naïveté enfantine. Tous les codes sont rudoyés et plongent l’adolescente dans une ambivalence. Elle n’est plus une enfant, mais pas encore une adulte. Au collège, elle est une bonne élève, avec des rêves d’enfant. Le mercredi, sur ce parking d’une gare, elle est une prostituée, avec des réflexions d’adulte.

Grande couronne est un roman sociologique, plus choquant sur le fond que sur la forme. L’écriture tranchante nous déstabilise. La mode guide sa loi : les jeunes générations en sont victimes. On s’indigne de ce passage au monde adulte en force et on croit en un avenir meilleur pour l’héroïne.

Michel Bussi, Code 612 : Qui a tué le Petit Prince ?, Presses de la Cité

« Un peu plus d’un an avant sa mort, avant de repartir combattre en Europe, l’écrivain a rédigé un court texte, d’abord considéré comme une œuvre mineure et naïve. Le Petit Prince. Et si ce conte était son testament ? Et si Saint-Ex y révélait les secrets de sa disparition ? »

« Oko a quarante ans lorsque le géographe le contacte. Ce n’est pas son personnage préféré dans Le Petit Prince mais il aime bien son idée : créer un club des plus grands admirateurs du livre. Un club international. Le Club 612. Un club qui ne se contente pas de collectionner les éditions ou de monter des expositions. Non, tout le contraire. Un club secret. Entre quelques initiés. Un club réservé à ceux qui ont su lire entre les lignes. A ceux qui entrevoient la véritable signification du Petit Prince. Qui acceptent de consacrer leur vie à percer son secret. A répondre à l’ultime et sublime question que pose cette fable… »

Je profite du week-end pour partager avec vous ma dernière lecture. Vous le savez, j’adore les romans écrits par Michel Bussi, vous avez eu l’occasion de trouver sur ce blog les chroniques de ses derniers livres. Mais j’ai aussi un amour particulier pour Antoine de Saint-Exupéry. Cet amour est né alors que nous étions, mes parents et moi, au Futuroscope. J’avais huit ans, et je découvrais cet homme à travers le film Les Ailes du Courage, la curiosité de l’aéropostal était née en moi. J’avais déjà lu Le Petit Prince, mais mettre un visage sur cet aviateur, auteur, me laisse encore aujourd’hui un mémorable souvenir. La présence de Saint- Exupéry et les mots entremêlés de Bussi et de l’aviateur ne pouvait donner qu’un livre précieux…

Neven et sa coéquipière sont chargés de reprendre les commandes de son avion pour mener l’enquête sur un mystérieux club : le Club 612. Mais au-delà d’une enquête sur ce club, c’est bien le mystère de la disparition de Saint-Ex que les protagonistes cherchent à élucider. Que vont-ils découvrir ?

Un livre exceptionnel, tant dans sa construction que dans sa réflexion. Michel Bussi réussit l’exploit de reprendre en écho la forme du Petit Prince. Ainsi, si les planètes sont modernisées, si les personnages évoluent dans un autre contexte, on retrouve leurs caractères dans chaque membre du Club 612. Des clins d’oeil au Petit Prince fleurissent ici et là, pour donner un véritable bouquet de roses. Un bouquet qui nous a apprivoisé, et que nous gardons en nous en refermant le livre pour le protéger…

Avant de lire ce livre, même si vous êtes un fin connaisseur de l’oeuvre de Saint-Exupéry, je vous conseille de relire le Petit Prince. Vous ne savourerez que mieux les références glissées, de manière plus ou moins cachée, par Michel Bussi. Quant à moi, j’ai eu envie par la suite de relire (encore) le Petit Prince…

PS: si l’un, ou l’une, d’entre vous, sait comment acheter et se procurer le DVD du film les Ailes du Courage, n’hésitez pas à me laisser un message…