Rencontre avec Ransom Riggs – évènement Babelio & Bayard Jeunesse.


La soirée du lundi 21 février 2022 a été un moment inoubliable. J’ai eu la chance d’être sélectionnée pour rencontrer Ransom Riggs, l’auteur de Miss Pérégrine et les enfants particuliers, en visio. Un grand merci à Babelio ainsi qu’à Bayard Jeunesse pour cette rencontre ! Pour me remémorer la saga dans son intégralité, j’ai profité des vacances scolaires pour relire l’intégralité de la saga. 3270 pages avalées en quinze jours ! Autant vous dire que je me suis sentie moi-même particulière à vivre avec les personnages. Peut-être avez-vous suivi la rencontre retransmise en direct sur facebook, sinon, voici un condensé de ce joli moment !

Ransom Riggs a tout d’abord rappelé le contraste qu’il y a entre l’écriture des six tomes, qui a pris dix ans, et l’histoire qui s’écoule sur une durée de six mois. Une question me brûlait les lèvres: à la fin du troisième tome, je sentais comme une fin et me demandais si les trois tomes suivants étaient d’ores et déjà prévus. Ransom Riggs a pu me répondre en annonçant qu’effectivement, c’était une trilogie, qu’il avait laissé une porte entrouverte (comme il l’avait fait dans le premier tome et le fait aussi dans le dernier tome) au cas où…

Le second point qui a été abordé est celui des photographies présentes au fil des différents tomes. Elles prennent une place significative dans l’écriture. Si l’auteur s’est appuyé sur des photographies au début, c’est devenu un véritable défi ensuite pour lui de trouver des photos qui illustreraient ses propos ! Concernant l’adaptation de Tim Burton qui avait été faite du premier volume, il l’a beaucoup aimé – étant un fan de Tim Burton – même s’il n’est pas fidèle au livre.

Les lieux présents et l’Histoire ont aussi été évoqués. L’auteur a choisi de jouer avec l’Histoire du XXème siècle puisqu’on possède justement des photographies. La Première guerre mondiale lui a aussi permis de « jeter les personnages dans les champs de bataille ».

Ransom Riggs a annoncé être ému, triste de quitter ses personnages avec qui il a vécu toutes ces années ! Mais nous a toutefois laissé entendre qu’une annonce serait faite bientôt, mais que pour l’instant, c’est un secret… Alors, à votre avis, quel peut être ce secret ?

Aly Deminne, Les bâtisseurs du vent, J’ai lu.

« Pauvre est le riche qui considère toujours son tout comme pas assez. Riche est le pauvre qui parvient toujours à faire du peu qu’il a son suffisant. De fait, il vaut mille fois mieux être un pauvre riche qu’un riche pauvre. »

« Ceci dit, il regrimpa au sommet. Et en gravissant son échelle, le bâtisseur réalisa qu’il existait trois types de personnes en ce bas monde; ceux qui faisaient, ceux qui constataient pour en témoigner, et ceux qui constataient pour critiquer. Et des trois, Andreï était heureux d’être de ceux qui faisaient. »

Ce roman fait partie de mes choix coup de coeur quand j’arpente une librairie. Une couverture, un titre qui m’attirent. Je ne lis alors la quatrième de couverture que dans un second temps. A ce jour, je n’ai eu que des jolies lectures ! Les Bâtisseurs du Vent ne fait pas exception. Je ne m’attendais pas à lire un conte moderne, qui s’inscrit dans notre société, malgré une certaine distance qui nous laisse un peu dans un monde intemporel…

Andreï vit dans un quartier pauvre. Comme ses voisins de fortune, ils sont tolérés par ce village reculé. Un orage terrible vient foudroyer l’église, la détruisant partiellement. Les devis proposés sont bien trop chers. Les instances du village ont alors la solution : les habitants du quartier pauvre, ces « étrangers » vont rebâtir l’église. Si Andreï se bat pour qu’en compensation ils acquièrent des titres de propriété, lesdits papiers vont s’avérer être faux. Il n’a plus le choix. S’il ne reconstruit pas l’église, son quartier sera rasé. Dans cette reconstruction qui semble folle, un vent de solidarité va rendre l’impossible possible…

Véritable conte philosophique, ce roman retranscrit à merveille la société dans toute sa splendeur, avec ses avantages et ses inconvénients. L’autrice y dépeint les différents caractères qui composent une communauté. On rit, on frissonne mais l’espoir est toujours au centre des actions du roman !

Emmanuelle Ménard, l’Ascenseur, l’échappée belle.

« MONTAIGNE- Oui c’est cela. La langue est le miroir idéal pour en apprendre sur la société : (Il montre son sac) Vous voyez, dans ma besace j’ai un calepin où je note tout ce que j’entends chez vous depuis deux jours. Tenez, je prends au hasard une liste : TGV, jogging, se grouiller, montre quartz, escalator, autoroute, plateau-télé… Je n’ai pas encore décrypté mais il semblerait que l’homme court toujours après le temps… »

« MONTAIGNE- Les Essais, vous connaissez sans doute ?

MARCEL- Je connais les Essais de Montaigne.

MONTAIGNE- Et bien c’est moi.

MARCEL- C’est vous… Qu’est-ce que vous voulez dire ?

MONTAIGNE- Montaigne, c’est moi. Je vous le dis entre quatre murs mais restez discret : il ne faudrait pas trop l’ébruiter.

MARCEL- Bien sûr, bien sûr… Et moi je m’appelle Rabelais.

MONTAIGNE- Rabelais ? Ce cher Rabelais qui, de son appétit démesuré a engrossé le monde des Lettres ? Mais c’est saint Pierre qui vous envoie ! »

Depuis ma première rencontre avec le théâtre, il est devenu une véritable passion. D’abord d’un point de vue scolaire, puis une option lourde au lycée. Une passion pour tous ses aspects : son histoire évidemment, mais aussi sa pratique. Aller au spectacle est devenue une seconde nature. Et après l’obtention de ma certification théâtre, j’ai le bonheur de partager ma passion avec mes supers lycéens en option théâtre. C’était une grande joie de découvrir un nouveau texte de théâtre. Je remercie Babelio et la maison d’éditions pour cet envoi. Un texte original qui a réussi cette prouesse de lier deux de mes passions : théâtre et philosophie.

Montaigne est envoyé sur terre par Saint Pierre qui veut quelques histoires de notre quotidien, pour se divertir. Il ne sera pas déçu. Montaigne reste coincé dans un ascenseur, tantôt auprès d’une femme d’affaires, tantôt auprès de Marcel, homme aux pensées suicidaires largué par sa femme. Montaigne aurait presque envie de rester sur terre… Va t-il y rester pour continuer ses Essais version société moderne ?

Un condensé de rire, un texte que nous imaginons sur scène, avec trois personnages hauts en couleur ! Un huis clos où quiproquos flirtent avec philosophie. Un Montaigne qui remet sa philosophie au goût du jour avec une découverte de notre monde.

Message pour mes élèves : peut être quelques extraits bientôt en cours ? 😉