Solène Bakowski, Rue du Rendez-vous, Harper Collins Poche.

« Cette Alice possède un Marcel-ne-sait-quoi de pas commun. Elle est jolie comme la jeunesse, pas plus pas moins, mais c’est déjà beaucoup. Elle a la main onctueuse. Le contact de son épiderme à elle avec son épiderme à lui lui procure une sensation agréable qui le déconcerte. Il avait oublié ce que ça faisait d’être touché. »

« Il regarde ensuite le firmament gonflé de gris. Il ouvre grand la bouche. Comme cette nuit. Le goût de la pluie. On dirait la fin d’un long sommeil, un rai de lumière dans la fêlure d’un vase, l’Aube à l’horizon. Un mot sur le bout de la langue. »

Si souvent je choisis les livres de manière instinctive, je suis aussi à l’affût des publications des maisons d’édition. C’est comme ça que j’ai découvert Rue du Rendez-vous, sur la page de Harper Collins. Le titre sonnait comme une invitation à la rencontre. Sa couverture aux maisons colorées contrastant avec l’esquisse en noir et blanc me laissait alors entrevoir- sinon un paradoxe- une certaine évolution… Je pris donc le chemin de cette rue du Rendez-vous…

Il pleut averse, et la grève des transports parisiens ne permet pas à Alice, jeune boulangère, de rejoindre son domicile. Elle se retrouve rue du Rendez-vous, devant une devanture délabrée. Le magasin de chaussures semble fermé mais pourtant elle toque. Marcel lui ouvre, l’accueille malgré lui, vieil homme qui n’accepte que la compagnie de Lucien, son chien, pour ébranler sa solitude chérie. Pourtant, cette rencontre va être déterminante pour Alice, comme pour Marcel…

Un roman aux multiples facettes. À la fois roman historique et histoire de vie, ce livre est le point de rencontre de deux êtres à la dérive. Une écriture qui rend parfaitement compte du temps qui passe, de nos souvenirs et des questions sur l’avenir. On rit, on est bouleversé, on espère : on vit avec nos deux personnages dans ce presque huis clos.

Je vous recommande vivement Rue du Rendez-vous où toutes les émotions vous attendent au fil des pages !

Les recettes des films du studio Ghibli, Ynnis éditions.

Aujourd’hui, dimanche 26 juin 2022, je ne sais pas chez vous mais ici il pleut et il fait même un peu frais !

J’ai découvert les films du studio Ghibli pendant le premier confinement, et quand ce livre est sorti, je l’ai offert à celui qui m’a fait découvrir ces différents films. Pour contrebalancer cette fraîcheur estivale (!), et pour ce nouveau rendez-vous culinaire, on s’est lancés dans les ramen de Ponyo sur la falaise.

Dans le livre, vous retrouverez la recette avec l’image du film correspondante, et une mise en contexte.

Pour ces ramen, vous pouvez évidemment décliner la recette. Aussi, nous, par exemple on remplace le sucre par une cuillère de miel à notre marinade, et on ajoute des feuilles de mertensia dans le bouillon, ainsi que des graines de sésame au wasabi pour la finition. Et selon nos envies, on varie les goûts.

Un livre original où les recettes sont très simples à réaliser !

A.F. Steadman, Skandar et le vol de la Licorne, hachette romans.

« Skandar n’avait pas remarqué l’humain- du moins pensait-il que c’en était un-sur son dos. Le cavalier était dissimulé par une immense cape noire dont les pans battaient au vent et dont l’extrémité était usée et déchirée. Une large bande de peinture blanche dissimulait son visage, de la base du cou au sommet du crâne, recouvert de cheveux noirs coupés courts. »

« Aussitôt l’électricité, le tremblement, l’éclair blanc, la brume et le feu disparurent,aussi brusquement que si quelqu’un avait appuyé sur un interrupteur. Skandar et la licorne s’observaient. Il avait lu des choses sur le lien invisible qui unit les cavaliers à leur monture, mais il ne sentait pas imaginé qu’il pourrait le ressentir à ce point : un tiraillement dans la poitrine, comme si son cœur était soudain relié à quelque chose d’extérieur à lui-même. »

Lorsque j’ai vu la publicité fleurir un peu partout pour ce livre, il était impensable que je ne lise pas ! Cela tombait bien, un tout nouveau centre culturel Leclerc venait d’ouvrir à deux pas de chez moi. Avant de parler du roman, un mot sur la photo : les figurines au premier plan- les trois licornes- ont été réalisées sur mesure pour illustrer ce livre. Merci à celui qui partage mes lectures (et tout le reste) pour ses réalisations ! Une grande minutie et une large patience sont de mise pour parvenir à une telle précision et je suis admirative de ces deux qualités chez lui, (que je serai incapable d’avoir). À vous de retrouver de quelles licornes il s’agit quand vous aurez lu le livre !

Skandar est un adolescent de treize ans, et comme tous ceux de son âge, il va passer l’examen qui déterminera si oui ou non, il est lié à une licorne. Ce n’est qu’à cette condition que la porte de la Couveuse s’ouvrira, et que l’œuf de la licorne pourra éclore pour se lier à jamais à son cavalier. Mais, évidemment, rien ne va se passer comme prévu…

Un roman jeunesse qu’on dévore avec avidité en tant qu’adulte. J’ai adoré découvrir les différentes licornes, leurs singularités et leurs pouvoirs. Une histoire où l’amitié, l’entraide et l’amour de son prochain prend le pas sur les croyances de chacun. On a hâte de lire la suite !

Bonne fête des Pères ❤️

Ce nouveau rendez-vous culinaire dominical est marqué par la fête des Pères !

Quelques centaines de kilomètres me séparant de mes parents, nous avons pris le parti de faire une recette à quatre mains après avoir compulsé de nombreux livres, de ma bibliothèque du grand est, et de celle de ma maman dans le sud.

Aussi, je vous ferai part, ultérieurement, de l’ensemble des livres étudiés pour créer un gâteau qui correspond à mon Papa. Il adore le café, le tiramisu, et je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi énergique que lui. Nous avons donc créé la bombe cafemisu !

Voici quelques photos des différentes étapes :

J’ai offert à mon papa le dernier Agnès Martin-Lugand et le dernier Michel Bussi. Et vous, qu’avez vous fait pour la fête des pères ?

Michael Mcdowell, Blackwater I la crue, Monsieur Toussaint Louverture.

« Bray s’exécuta. Une main sur le mur, Oscar se leva et tendit l’autre à Elinor. Elle souleva sa jupe et enjamba gracieusement l’appui. Visiblement à l’aise, et sans laisser paraître le moindre signe de la détresse qu’elle avait dû ressentir pendant ces quatre jours de complète solitude dans une ville presque entièrement sous les eaux, Elinor Dammert se glissa à bord, entre Oscar Caskey et Bray Sugarwhite. « 

« Des perles noires. La plus belle pièce qu’on ait jamais vu. Un collier de trois rangées double pouvant être portées ensemble ou séparément. Ça ne m’aurait pas dérangé que Geneviève garde les diamants, les rubis et les saphirs -après tout, les gens par ici ne portent que leur alliance-, mais j’aurais pu porter ces perles n’importe quand et n’importe où. Au moins la plus petite rangée ; celle-là j’aurais même pu la mettre pour aller à l’église. Le comble, c’est que Geneviève ne les aimait même pas ! Elle ne voulait pas les porter parce qu’elles étaient noires… Elle les trimballait partout, et moi, je mourais d’envie de les avoir. « Les perles c’est ce que je préfère » déclara calmement Elinor. »

Blackwater fait partie de ces romans sur lesquels mon regard s’est posé durant une escapade à Cultura. Le format m’a d’abord intriguée, tout comme cette sublime couverture. Une fois pris en main, j’étais déjà ensorcelée par Elinor et sa chevelure aux reflets de l’eau boueuse…

Perdido connaît une crue hors du commun. Alors que les habitants se mettent à l’abri en attendant la décrue, Oscar et Bray prennent une barque pour arpenter le village submergé. Là, contre toute attente, une femme attend sur le lit de sa chambre d’hôtel, alors que tout autour d’elle est saccagé. Intégrée très vite parmi les habitants du village, des phénomènes étranges vont se dérouler…

Quelle aventure ! Le prologue ne peut que vous subjuguer. Un roman où les actions ne sont pas nombreuses, mais la contemplation permet d’installer le personnage d’Elinor. On tourne les pages dans un climat mystérieux. On se demande qui est cette femme. Comme le mentionne feu l’auteur, il est tout à fait vrai que le film se crée dans notre esprit à mesure que la lecture avance.

Ce roman vient d’avoir le prix Babelio dans la catégorie littérature étrangère ! Quant à moi, je vais bientôt commencer le deuxième tome de cette incroyable saga !

Valentin Musso, L’homme du Grand Hôtel, Seuil.

« Il ne fit pas le moindre mouvement, n’ajouta aucune parole. Pas moyen de supprimer cette scène comme dans son manuscrit, d’en réécrire les dialogues, d’en modifier la fin. Il était dans la vraie vie, et il ne s’y sentait pas à sa place. »

« Qui que tu sois, demande-toi une chose : qu’est-ce qui est le plus probable ? Que tu sois fou dans un monde rempli de personnes saines d’esprit, ou un homme lucide qui ne serait entouré que de fous ? »

C’est avec un plaisir non dissimulé que je guettais l’arrivée du facteur. Quelques jours plus tôt, j’étais informée que le nouveau roman de Valentin Musso serait dans ma boîte aux lettres. Je remercie vivement Babelio et les éditions Seuil pour ce nouvel envoi. Je vous avais parlé du précédent roman du même auteur l’an dernier, ici. Si je l’avais beaucoup aimé, j’ai tout autant dévoré L’homme du Grand Hôtel, dans un autre style…

Randall Hamilton se réveille dans l’hôtel Cape Cod. Il ne souvient de rien, même pas qui il est. Après un regard porté sur ses affaires, il se rend compte qu’il est un écrivain à succès. Une vraie star ! On suit en même temps les aventures d’un jeune homme, Andy Marzano, prêt à tout pour devenir écrivain… Quels destins attendent ces deux hommes ?

Un vrai coup de cœur pour ce roman. L’écriture de l’auteur, concise mais qui suggère une grande poésie, nous permet une projection totale auprès des personnages. J’ai été ravie des clins d’œil à Oncle Vania, ma pièce préférée de Tchekhov, et à Misery que j’avais redécouvert à Anthea, théâtre d’antibes, et mis en scène par Daniel Benoin.

Un conseil : ne partez pas sans ce roman cet été, mais soyez prudents, les apparences sont parfois trompeuses.

Martha Stewart, La passion des tartes, Flammarion

En ce beau dimanche ensoleillé, et puisque nos plants de rhubarbe commencent à nous fournir ses tiges succulentes, j’ai choisi de vous proposer une tarte à la rhubarbe, que j’ai agrémentée d’une meringue italienne pour l’occasion.

Notre bibliothèque est remplie d’ouvrages de cuisine de nos jours, mais j’affectionne toujours autant les recettes rétro- salées comme sucrées. Et ce livre n’est pas tout jeune, il a presque mon âge (c’est pour dire…).

Ce livre est construit en chapitres, avec six sur les différents fruits, suivis d’autres sur les légumes, les fruits secs, le chocolat et les crèmes. En fin du livre, vous retrouvez toutes les bases des pâtes qu’il faut pour faire des tartes et des tourtes. Tout ceci est conclu par les nappages qui donnera le fini brillant à vos tartes.

C’est en regardant les différentes photos et en compulsant plusieurs recettes de ce livre que j’ai fait cette tarte à la rhubarbe ! La meringue a été finie au chalumeau.

Solveig Josset, Georges le voyage sans retour, le Verger des Hesperides.

« On est en janvier 1911 et ça fait déjà six mois que je suis en Guyane, »sur le chemin de la pourriture ». L’idée de m’évader ne me quitte jamais. C’est même une véritable obsession. »

« Malheureusement pour moi, mon dossier est classé sans suite et, en plus, je me retrouve accusé de » dénonciations calomnieuses, mensongères et non fondées. » Je suis à nouveau rangé dans les Incorrigibles et bon pour Charvein, le moral en berne. »

Je remercie Babelio et les éditions le Verger des Hesperides pour l’envoi de ce beau livre, hors du commun. À sa réception, j’étais très curieuse de découvrir ce qu’il se cachait derrière cette couverture énigmatique. J’ai été emportée par ce livre, qui, grâce à ses superbes illustrations et ses interactions, m’a fait voyager jusqu’en Guyane aux côtés de Georges.

Georges Bienvenu, trisaïeul de l’autrice, a été condamné aux travaux forcés suite à une addiction aux jeux qui l’a conduit à voler. Georges nous fait part de son périple, de son statut de Transporté à l’élaboration de son évasion. Georges réussira-t-il à retrouver sa liberté ?

Si le titre peut sembler nous livrer la fin, cette dernière est très poétique et reste ouverte. On aime lire ce récit, empreint d’oralité, découvrir un vocabulaire nouveau, et en prendre plein les yeux avec ces illustrations et ces nombreuses surprises interactives. Un beau livre comme on les aime, pour les enfants comme pour les adultes !

David Duchovny, Oh la vache !, Grasset.

« Je ne savais pas quoi penser de ce que je voyais. Toute la famille était réunie là et regardait en silence une boîte éclairée. Ils se taisaient comme si la boîte était leur dieu et ce Dieu de la Boîte parlait, du moins disait des choses, et ils semblaient à la fois fascinés et abrutis. »

« Seul l’homme s’est isolé de la grande chaîne de l’être et de tous les autres animaux, et je pense que ça s’est fait à son grand détriment et, malheureusement, au nôtre aussi. Je ne veux plus faire partie du troupeau. Je ne veux plus qu’on me découpe ; je veux qu’on m’écoute. « 

Je vous propose la chronique d’un livre que je n’ai pas vraiment choisi. Alors que j’étais avec mes 4èmes au CDI avec ma collègue documentaliste, un des élèves a voulu choisir ce livre, rangé dans les rayons. Ma collègue s’est interrogé sur ce livre qu’elle n’avait pas encore lu, et s’il avait véritablement sa place au collège. Je me suis alors proposée pour le lire et voir s’il peut, oui ou non, garder sa place dans les rayons destinés aux collégiens. En plus, j’adore les vaches, et les premières pages parcourues m’ont tout de suite charmée !

Elsie Bovary est une vache. Elle vit paisiblement dans une ferme avec ses semblables et autres cochons, chiens, volailles. Un beau jour, alors qu’elles rendent une visite aux taureaux avec sa copine Mallory, Elsie s’arrête devant la maison des fermiers. Là, elle découvre que les animaux sont élevés pour finir dans l’assiette des humains. Ni une, ni deux, Elsie met au point un plan pour s’évader et rejoindre l’Inde où les vaches sont sacrées. Accompagnée d’un cochon et d’un dindon, tous trois s’enfuient vers un monde meilleur… Mais comment prendre l’avion quand on est une vache, un cochon et un dindon ?

Le récit d’une vache à la première personne permet de mettre une distance entre l’humain et l’animal. Grâce à ses nombreuses pointes d’humour, la satire de la société est légère. Pourtant, des sujets tabous sont traités : la question de la religion ou de notre mode de vie. J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette fable des temps modernes qui est destinée aussi bien aux adolescents qu’aux adultes !

Mélanie Dupuis, Le grand manuel du pâtissier, Marabout.

Nous l’attendons parfois toute la semaine : le week-end. Aujourd’hui, c’est un dimanche un peu spécial puisque demain est un jour férié ! Et comme chaque dimanche, nous voici de retour pour notre rendez-vous culinaire !

Pour profiter pleinement du petit déjeuner de ce dimanche, j’ai confectionné des brioches, façon babka. L’occasion de vous présenter ce livre, Le grand manuel du pâtissier, offert par mamie quand je déménageais pour mes études supérieures, et où je commençais alors à cuisiner et pâtisser seule- loin du cocon familial.

J’aime la configuration de ce livre. Les éléments de base sont expliqués clairement avec des illustrations précises, et il regroupe toutes les recettes de base pour toute douceur sucrée. On retrouve trois catégories (les bases, les pâtisseries et le glossaire), qui regroupent chacun les différentes pâtes et différents gâteaux.

Je me suis donc servi de la base de la recette de la pâte à brioche. Mon super robot (merci Papa), avec ses pales spéciales pétrissage m’a permis d’obtenir cette pâte en un rien de temps. J’ai remplacé le sucre par du sucre de coco pour un côté plus healthy (et en plus, on a un petit goût de réglisse à la dégustation), et ajouté du lait concentré au caramel au milieu. Au lieu de la tresser, j’ai choisi de faire des brioches individuelles façon babka.

Une odeur de boulangerie à la cuisson, et un bon petit déjeuner dominical !