« Cette Alice possède un Marcel-ne-sait-quoi de pas commun. Elle est jolie comme la jeunesse, pas plus pas moins, mais c’est déjà beaucoup. Elle a la main onctueuse. Le contact de son épiderme à elle avec son épiderme à lui lui procure une sensation agréable qui le déconcerte. Il avait oublié ce que ça faisait d’être touché. »
« Il regarde ensuite le firmament gonflé de gris. Il ouvre grand la bouche. Comme cette nuit. Le goût de la pluie. On dirait la fin d’un long sommeil, un rai de lumière dans la fêlure d’un vase, l’Aube à l’horizon. Un mot sur le bout de la langue. »
Si souvent je choisis les livres de manière instinctive, je suis aussi à l’affût des publications des maisons d’édition. C’est comme ça que j’ai découvert Rue du Rendez-vous, sur la page de Harper Collins. Le titre sonnait comme une invitation à la rencontre. Sa couverture aux maisons colorées contrastant avec l’esquisse en noir et blanc me laissait alors entrevoir- sinon un paradoxe- une certaine évolution… Je pris donc le chemin de cette rue du Rendez-vous…
Il pleut averse, et la grève des transports parisiens ne permet pas à Alice, jeune boulangère, de rejoindre son domicile. Elle se retrouve rue du Rendez-vous, devant une devanture délabrée. Le magasin de chaussures semble fermé mais pourtant elle toque. Marcel lui ouvre, l’accueille malgré lui, vieil homme qui n’accepte que la compagnie de Lucien, son chien, pour ébranler sa solitude chérie. Pourtant, cette rencontre va être déterminante pour Alice, comme pour Marcel…
Un roman aux multiples facettes. À la fois roman historique et histoire de vie, ce livre est le point de rencontre de deux êtres à la dérive. Une écriture qui rend parfaitement compte du temps qui passe, de nos souvenirs et des questions sur l’avenir. On rit, on est bouleversé, on espère : on vit avec nos deux personnages dans ce presque huis clos.
Je vous recommande vivement Rue du Rendez-vous où toutes les émotions vous attendent au fil des pages !
