« Bray s’exécuta. Une main sur le mur, Oscar se leva et tendit l’autre à Elinor. Elle souleva sa jupe et enjamba gracieusement l’appui. Visiblement à l’aise, et sans laisser paraître le moindre signe de la détresse qu’elle avait dû ressentir pendant ces quatre jours de complète solitude dans une ville presque entièrement sous les eaux, Elinor Dammert se glissa à bord, entre Oscar Caskey et Bray Sugarwhite. «
« Des perles noires. La plus belle pièce qu’on ait jamais vu. Un collier de trois rangées double pouvant être portées ensemble ou séparément. Ça ne m’aurait pas dérangé que Geneviève garde les diamants, les rubis et les saphirs -après tout, les gens par ici ne portent que leur alliance-, mais j’aurais pu porter ces perles n’importe quand et n’importe où. Au moins la plus petite rangée ; celle-là j’aurais même pu la mettre pour aller à l’église. Le comble, c’est que Geneviève ne les aimait même pas ! Elle ne voulait pas les porter parce qu’elles étaient noires… Elle les trimballait partout, et moi, je mourais d’envie de les avoir. « Les perles c’est ce que je préfère » déclara calmement Elinor. »
Blackwater fait partie de ces romans sur lesquels mon regard s’est posé durant une escapade à Cultura. Le format m’a d’abord intriguée, tout comme cette sublime couverture. Une fois pris en main, j’étais déjà ensorcelée par Elinor et sa chevelure aux reflets de l’eau boueuse…
Perdido connaît une crue hors du commun. Alors que les habitants se mettent à l’abri en attendant la décrue, Oscar et Bray prennent une barque pour arpenter le village submergé. Là, contre toute attente, une femme attend sur le lit de sa chambre d’hôtel, alors que tout autour d’elle est saccagé. Intégrée très vite parmi les habitants du village, des phénomènes étranges vont se dérouler…
Quelle aventure ! Le prologue ne peut que vous subjuguer. Un roman où les actions ne sont pas nombreuses, mais la contemplation permet d’installer le personnage d’Elinor. On tourne les pages dans un climat mystérieux. On se demande qui est cette femme. Comme le mentionne feu l’auteur, il est tout à fait vrai que le film se crée dans notre esprit à mesure que la lecture avance.
Ce roman vient d’avoir le prix Babelio dans la catégorie littérature étrangère ! Quant à moi, je vais bientôt commencer le deuxième tome de cette incroyable saga !
