Claude Lago, La Maison aux cœurs battants, Librinova.

« Je partageai avec lui. Le chat sur les genoux, je savourai un moment de pur bonheur, en lisant la gazette. Je m’endormis le nez dans la page littérature. »

« C’était une découverte, je n’y avais jamais mis les pieds. D’abord, j’ai admiré le panorama et les voiliers au loin, en me la pétant avec mes lunettes de kakou, puis j’ai jeté un nonchalant coup d’œil en bas sur la plage. Au milieu de toutes les personnes qui déambulaient, mon regard s’est accroché à une silhouette. « 

Tout d’abord, je tiens à remercier Librinova pour l’envoi de ce roman. Cette chronique est faite depuis bien longtemps mais est restée dans les brouillons… Je profite de cette journée automnale, de son ciel gris et de la satisfaction à être bien au chaud chez soi pour vous présenter ce livre.

Philippe est un homme somme toute banal. Il vit avec son chat Popo et se satisfait d’une vie simple. Lisa, une femme pleine de vie, s’incruste dans la maison de Philippe. Ce dernier, pourtant désagréable envers cette colocataire atypique, va finalement en tomber amoureux. De rendez-vous en escapades rocambolesques, cette histoire d’amour est vouée à l’échec. Après avoir oublié Lisa, et mené une vie des plus agréables, l’obsession de cet amour va ramener Philippe dans un passé aussi bon que sombre…

Une histoire d’amour à la fois belle et cruelle, la déperdition d’un homme rongé par ses sentiments et par le manque. A la recherche d’une chimère, on assiste finalement à la construction de Philippe grâce à l’apparition de Lisa. L’auteur a un style très oral, qui nous rapproche des personnages. Une lecture agréable, qui cache, entre ses lignes, la grande question de l’existence.

La pâtisserie des sorciers, Aurélia Beaupommier, Solar éditions.

Pour ce nouveau rendez-vous culinaire du dimanche, je vous propose une recette issue d’un livre dont je vous reparlerai beaucoup : la pâtisserie des sorciers.

C’est un livre qu’on a trouvé au détour d’une sortie shopping avec ma maman pendant les vacances, et tout de suite, on l’a adopté ! Et je vous informe déjà qu’un autre livre de recettes autour de la magie complète ce volume, mais nous en reparlerons une prochaine fois.

Le livre est présenté en plusieurs parties : des petits gâteaux individuels aux grands gâteaux à partager, en passant par les douceurs à boire. Chaque recette fait référence à une série, un film, un récit où nous trouvons nos héros fantastiques préférés. Si je connaissais la majeure partie d’entre eux, j’ai tout de même découvert des univers qui ne m’avaient alors jusque là pas intéressée. Parmi les références, on retrouve Harry Potter, l’univers de Tolkien, Charmed, mais aussi des jeux vidéos.

Vous connaissez maintenant mon amour pour Tolkien. J’ai donc fait, pour tester les recettes de ce livre, Le gâteau de Gandalf. Un gâteau simple à réaliser, qui embaume votre cuisine d’une bonne odeur de beurre à sa cuisson, et au goût délicatement anisé à sa dégustation.

Quelques éléments simples : du beurre (beaucoup ! Comptez 250 grammes), de la farine, des œufs, du sucre, de l’anis et de la noix de muscade. Pour cette première réalisation, je n’ai absolument rien changé à la recette.

À faire en écoutant la bande son des films autour de Tolkien !

Eleonore Devillepoix, Brussailes, hachette romans.

« L’idée qu’il pouvait refuser la mission traversa l’esprit de Jaboterne, mais il était encore très loin de formuler cette pensée fugace, quand son interlocuteur s’envola, le laissant seul à côté de la flaque. Sonné par la discussion, il regarda le sommet de la bibliothèque, puis son reflet dans l’eau, et eut alors le vague pressentiment que cette affaire de vols d’œufs n’allait pas lui laisser beaucoup de temps pour chasser de la frite. Il n’aurait pas pu être plus près de la vérité. »

« Sur ces mots, la perruche s’envola, entraînant avec elle une myriade d’oiseaux. L’escadrille s’éloigna dans un brouhaha considérable. Jaboterne se sentit empli d’une fierté indescriptible. Personne ne voulait vraiment la guerre. Personne à part Loca. »

Je remercie Babelio ainsi que la maison d’édition pour ce joli envoi de ce nouveau roman initiatique et philosophique à destination des jeunes (et des moins jeunes !). L’objet livre lui même est magnifique et les illustrations à l’intérieur viennent parfaire cet esthétisme. Venons en maintenant à l’histoire, également superbe…

A Brussailes, lors d’une réunion du parlement des oiseaux, un problème est exposé : les vols réguliers d’œufs. Une décision doit être prise. Trois oiseaux vont mener l’enquête : Sept la corneille, Chantperdu le rouge-gorge, et Jaboterne le pigeon. Que vont-ils découvrir ?

Un roman initiatique, philosophique. Par le regard des trois oiseaux, et de leurs caractères bien différents, on entrevoit notre société sous un autre angle. Une belle aventure à suivre, avec des rebondissements inattendus !

Sylvain Tesson, Blanc, Gallimard.

« Dans l’allégeance à la blancheur, la neige sert de réflecteur à l’Imaginaire. On fend la substance des paysages, on est emporté par le flux, absorbé dans l’effort. Soudain, affleurent les souvenirs. Sans raison, apparaît un visage. C’est une visite clandestine née du Blanc. La fille que j’aimais, blanche blonde et bleue, s’invitait souvent dans mes jours de traversée. »

« Le ciel était froid, l’air vif, le monde semblait jeune : c’était le carillon du mensonge. En vérité la géologie s’effondrait et nous allions par les travées de la maison des morts. On croit que la montagne se dresse. Elle s’écroule. Le calcaire est une pierre de la sédimentation. »

Comme tous les nouveaux livres de Sylvain Tesson, j’attendais sa sortie avec impatience ! Et comme d’habitude, je prenais le temps de le contempler avant de l’ouvrir, le paradoxe qui me tient lorsque j’affectionne particulièrement la plume d’un auteur, refit surface : lire à la fois lentement pour m’imprégner de tous ces mots et en même temps lire vite pour découvrir ces mêmes mots…

Dans ce livre, Sylvain Tesson revient sur une aventure dans le grand Blanc, morcelée sur quatre hivers. Comme il sait si bien le faire, il nous entraîne avec lui dans ces paysages immaculés et dans ses réflexions.

Je suis toujours aussi séduite par la plume de cet auteur, chaque mot, chaque phrase, m’envoute… Mon carnet de citations se remplit toujours à l’issue d’une lecture de cet auteur !

Clin d’œil au concours organisé par Babelio et Gallimard, #claralitproust